Le non-lieu selon marc augé
Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité
Le non-lieu s'oppose, chez Marc Augé, à la notion de « lieu anthropologique ».
Le lieu offre à chacun un espace qu'il incorpore à son identité, dans lequel il peut rencontrer d'autres personnes avec qui il partage des références sociales. Le lieu, selon l'approche de la « modernité », intègre l'ancien et le moderne. Marc Augé cite ainsi un poème de Baudelaire, issu des Tableaux parisiens, qui unit « les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité » dans une même description du spectacle de la modernité.
Les non-lieux, au contraire, ne sont pas des espaces de rencontre et ne construisent pas des références communes à un groupe. Marc Augé oppose ainsi « les réalités du transit (les camps de transit ou les passagers en transit) à celle de la résidence ou de la demeure, l'échangeur (où l'on ne se croise pas) au carrefour (où l'on se rencontre), le passager (que définit sa destination) au voyageur (qui flâne en chemin) (...) ». Le non-lieu ne conserve l'ancien que sous la forme de la « citation » : ainsi sur les autoroutes, des panneaux indiquent la présence d'une curiosité historique que l'on ne voit pas et auprès de laquelle on ne s'arrêtera pas.
Les non-lieux sont produits par la « surmodernité », autre concept développé par Marc Augé.
Finalement, un non-lieu est un endroit que l'on n'habite pas, dans lequel l'individu demeure anonyme et solitaire. Marc Augé évite toutefois, dans son livre de 1992, de porter des jugements de valeur tranchés sur les non-lieux et se place dans la perspective d'un ethnologue qui a un champ d'études nouveau à défricher.
Récemment, un chercheur italien de l'université de Bergame, Marco Lazzari, a développé une enquête sur un grand échantillon d'adolescents qui montre