Le mouvement naturaliste
a. Les différents topoï du naturalisme
Le mouvement prétend renoncer au romanesque au profit de la peinture de la banalité et de la médiocrité. Ce qui importe c’est de dépeindre la vie quotidienne
Zola considère que le roman de Flaubert l’Education sentimentale constitue un modèle parfait « modèle des romans naturalistes cela est hors de doute pour moi » et ajoute « je parle de cette vérité terre à terre, exacte qui semble être la négation de l’art même du roman ». On est dans la grisaille on refuse les péripéties, les héros…
On peint d’abord une humanité sans énergie qui souffre d’anémie. Huysmans dans A Vau-l’eau met en scène un petit employer qui souffre de maux d’estomacs et le récit insiste sur les difficultés de ses digestions après son passage dans les restaurants où la nature n’est pas bien bonne « Il gonflait il étouffait il ne pouvait plus supporter une culotte et un gilet serré ».
Les personnages évoluent dans un cadre morose, inerte dans lequel ils ne peuvent accéder à la vérité artistique parce qu’ils sont cloisonnés derrière les clichés. La passivité de chacun d’eux est omniprésente dans ces oeuvres symbolisées par la pluie, la dérive, l’image de l’épave, l’image de la noyade. Ils ne veulent pas et n’ont pas la capacité d’agir sur ces différents phénomènes. C’est une passivité subite mais aussi voulue.
b. Le naturaliste comme observateur de la nature humaine.
L’un des objectifs du naturaliste est de vulgariser la science afin de la transmettre à tous. (cf. Darwin et son ouvrage sur les espèces). La littérature devient une expérience scientifique. Par exemple, Zola utilisait ses personnages pour réaliser sur eux de prétendues expériences scientifiques et de découvrir à son tour des lois.
Le romancier est donc un observateur et un expérimentateur qui travaille dans ses livres comme s’ils étaient dans un laboratoire. Ainsi pour voir la différence entre réalisme et naturalisme : dans le réalisme Balzac