Tout d’abord, Thérèse Raquin appartient au naturalisme grâce au rejet des beaux sujets. Ce dernier se remarque entre autres par la description des lieux sordides ainsi que par la banalité des personnages principaux. En effet, l’auteur, étant fidèle à la réalité, a donnée des descriptions très détaillées de l’environnement des personnages. Dès le début de l’histoire, on met le lecteur en plein cœur des lieux hideux. La description complète de la rue de Seine en est un exemple : «À gauche, se creusent des boutiques obscures, basses, écrasées, laissant échapper des souffles froids de caveau. Il y a là des bouquinistes, des marchands de jouets d’enfant, des cartonniers, dont les étalages gris de poussière dorment vaguement dans l’ombre». (Zola, 1867, p.11) Cette citation comporte une énumération mettant en valeur la laideur des lieux ainsi qu’une personnification qui laisse sous-entendre une comparaison entre le milieu et la vie des personnages. En effet, cela laisse croire que Thérèse s’ennuie tout autant que la poussière dans son environnement. Plusieurs autres personnifications sont présentes dans le livre pour que les lieux reflètent la situation pathétique des personnages: «L’air épais de la salle l’étouffait; le silence frissonnant». (Zola, 1867, p.34) Cette citation laisse ainsi croire que Thérèse suffoque et est glacée par son environnement. L’auteur est donc propre au naturalisme puisqu’il rejette l’idée de la beauté en décrivant le milieu sordide avec une grande exactitude, tout en l’accordant avec les personnages. Thérèse Raquin reflète également un rejet des beaux sujets par la banalité des personnages. Ces derniers sont loin d’être des héros : Thérèse, par sa triste vie et son physique ordinaire; Camille, par sa maladie et son impuissance; et Laurent, par sa paresse. Zola, en plaçant tous ces personnages normaux dans une histoire, a créé une sorte d’expérience scientifique, se rattachant au naturalisme. La rencontre des deux banalités en personne,