Le meilleur des gouvernements est-il celui qui gouverne le moins?
L’homme est un être sociable qui ne saurait atteindre son humanité qu’en présence des autres. Or, ce besoin de reconnaissance de soi à travers le regard d’autrui peut le conduire à ne considérer l’autre que comme un moyen d’affirmer sa subjectivité et sa liberté. C’est pourquoi Kant qualifie cet antagonisme « d’insociable sociabilité ». Il semble alors que les hommes, pour bien vivre ensemble, aient besoin d’être gouvernés, c’est-à-dire d’accepter une autorité commune qui modère leurs pulsions sans pour autant leur ôter toute possibilité d’autonomie.
C’est ainsi qu’on pourrait souscrire à la formule de Lao Tseu, « gouverne mieux qui gouverne le moins. » En effet, on peut penser que sans l’acceptation d’une autorité reconnue comme légitime les hommes n’entretiendraient que des rapports de force, mais qu’en même temps, déléguer le pouvoir de se gouverner soi-même comporte toujours le risque de perdre toute autonomie. C’est pourquoi on peut se demander si le meilleur des gouvernements ne serait pas celui qui gouverne le moins ?
Afin d’analyser ce problème, il conviendra de comprendre tout d’abord pourquoi les hommes ont besoin d’être gouvernés pour ensuite voir quels seraient les dangers d’un gouvernement omniprésent. Finalement, n’est-il pas contradictoire de penser que c’est en en faisant le moins qu’un gouvernement fait la preuve de sa qualité ?
On ne peut supprimer tout gouvernement
a) L’insociable sociabilité : besoin de vivre en société / besoin de s’affirmer singulièrement = conflits où l’homme peut être « un loup pour l’homme » b) Le gouvernement comme autorité légitime car reconnue par tous les citoyens ( garantir la liberté et la sécurité, le contrat social, Rousseau c) Eviter les rapports de domination et établir la justice doit nécessairement passer par un arbitre neutre et des juges impartiaux. Importance de la séparation des pouvoirs.