Le marché du travail en france
En France, le marché du travail présente à la fois des similitudes avec les marchés du travail des autres pays de l'OCDE et des différences, telle qu’un pourcentage élevé de salariés payés au salaire minimum (le SMIC) et un problème fort de dualité du marché du travail entre un secteur protégé et un second secteur sur lequel se concentre la flexibilité et la précarité. La France partage cette forte segmentation avec l'Italie et l'Espagne[1]. Les marchés du travail des pays Anglo-saxons se caractérisent par une flexibilité du travail plus importante et par une moins grande segmentation des parcours professionnels et des filières de recrutement.
Le marché du travail est très actif : pour Pierre Cahuc[2] chaque jour environ 10 000 emplois sont détruits et 10 000 emplois emplois sont créés. Ce phénomène de destruction créatrice n’est pas spécifique à la France. Pour Pierre Cahuc il y aurait quelque pertinence à invoquer une loi des 15 % qui s’énoncerait de la manière suivante : « à l’échelle d’une nation, chaque année environ 15 % des emplois disparaissent et chaque année environ 15 % d’emplois nouveaux apparaissent »[3]. Néanmoins, la dualité mentionnée plus haut a conduit récemment Claude Picart[4] à diviser par deux les flux d'emplois estimés par Pierre Cahuc : la loi des 15% valable aux États-Unis deviendrait en France celle des 7 à 8%. Partant de ces constats, les économistes insistent sur le fait que la persistance d'un taux de chômage élevé en France tient à des problèmes structurels et réglementaires qui expliqueraient également pour partie le faible dynamisme de la croissance française depuis 1994 (le taux de croissance français a été de 1994 à 2004 inférieur en moyenne de plus d’un point à celui des États-Unis[5]).
Le traitement théorique du fonctionnement du marché du travail est fait par l’économie du travail, branche à la fois