Le jeu de l'amour et du hasard
La conversation a commencé avant l'ouverture du rideau cela donne une épaisseur aux personnages. Cela crée de la vraisemblance et du naturel : "Mais encore une fois". La maîtresse et la servante, deux jeunes filles du même âge, se querellent, ce qui donne une série de réplique rapide qui crée la tension dramatique. Tous les éléments qui favorisent la compréhension sont donnés, y compris l'intrigue, du mariage projeté. En quelques lignes le milieu social, le cadre, le ton, les personnages sont donnés, y compris les absents (Dorante et Orgon). 2)Un milieu, un cadre, un ton
Nous sommes à Paris, dans une maison noble, chez Orgon le père de Sylvia. Nous voyons un milieu raffiné (costumes et décors) souligné aussi par le langage, élégant, recherché dans une moindre mesure pour la soubrette. Cf : le vouvoiement, "Madame" (jeune fille de condition marié ou non). Le milieu est aisé avec domesticité nombreuse ; on voit que Sylvia a sa propre femme de chambre. Le ton est vif, les deux filles ont le sens de la réparti. Ex : "Ce superflu là est mon nécessaire". Lisette émaille son discours d'expressions familières. Sylvia comme dans les grands salons pratique l'art du portrait. Le ton de la comédie est donné ainsi que son sujet, l'amour. 3)Une intrigue Non seulement nous voyons les deux personnages centraux et leurs caractères, mais nous avons déjà une idée du caractère du père : il est compréhensif, indulgent, plein de tact. Mais nous avons aussi le portrait du futur, charmant à tout point de vue selon Lisette. Autrement dit la situation est classique : une fille à marier. Mais on devine que les obstacles au mariage ne seront plus extérieurs mais intérieurs. Une sorte de suspens est crée, le futur va-t-il ressembler au portrait de Lisette ou aux peintures pessimistes du mariage que fait Sylvia.
Nous assistons à une scène d'exposition réussie, vive, naturelle, la discussion sur le mariage,