le grand magasin par Zola: Au Bonheur des Dames
Tout d’abord, nous pouvons nous apercevoir que la description de ce grand magasin dépasse de loin le cadre du roman. En effet, Emile Zola marque son oeuvre de traits naturalistes omniprésents. De ce fait, plus que le point de vue d’un écrivain, c’est le point de vue minutieux d’un scientifique ou d’un journaliste qu’Emile Zola adopte. On remarque ainsi des termes techniques qui jonchent l’intégralité des descriptions. Cela n’est pas uniquement dû à une volonté de réalisme. L’auteur veut rendre compte de son savoir et du savoir de ses personnages. De cette façon, tout est expliqué au lecteur : les rayons, les caisses, les produits et même l’architecture du grand magasin. Cela n’est pas anodin et tend à suggérer qu’Emile Zola veut nous faire partager les grandes transformations économiques et industrielles de sa société. Cependant, Emile Zola dépasse le genre naturaliste et fait de son grand magasin une vision épique, rythmée par les innombrables métamorphoses qui caractérisent aussi bien le magasin que sa clientèle elle-même. A ce sujet, le personnage d’Octave Mouret est le plus illustrateur. En effet, il ne s’agit là que d’un simple commerçant. Pourtant, l’auteur en fait un homme victorieux, courageux et en quête de conquêtes et de batailles. Tout un champ lexical de la luxure et de la religion rend compte de cette idée. Octave Mouret devient alors une figure supérieure, qui surplombe les autres personnages du grand magasin. En outre, la scène décrite par le biais du grand magasin devient subitement une sorte de tableau épique. De cette façon, les couleurs sont nombreuses et flamboyantes, elles sortent du cadre. Par ailleurs, le magasin est retourné par les clientes. La scène prend alors une tournure de combat de guerre. On y trouve le terme « saccagé » qui sous-entend fortement l’idée de massacre.
Enfin, sous-jacent à ce qui pourrait sembler être une banale description, une véritable vision du monde et de la vie se