le gouvernements de l'eglise ancienne
1) l'évêque: évolution historique de son rôle
C'est dans les lettres d'Ignace d'Antioche qu'apparaît clairement pour la première fois l'idée d'un chef unique de la communauté chrétienne et une direction monarchique plutôt que collégiale. Nous sommes au second siècle de notre ère. Cette tendance devient générale dans toutes les Eglises chrétiennes. L'évêque est au IIIe siècle, le chef indubitable de sa communauté, responsable de la définition de la foi, de l'admission des nouveaux membres et de l'instruction des fidèles. Pour Cyprien de Carthage, si quelqu'un n'est pas en communion avec l'évêque, il n'est pas dans l'Eglise. L'évêque est tout à la fois un élu de sa communauté, choisi par les fidèles et le clergé et le successeur des apôtres. Selon la Didascalie des Apôtres, il faut le choisir avec soin, un homme d'âge mûr, de saine doctrine et de bonne moeurs comme l'atteste la façon dont il gère sa vie de famille. Les évêques sont à cette époque des hommes mariés et la bonne éducation de leurs enfants est considérée comme un gage de ses capacités à bien gouverner l'Eglise. Alors il pourra être un Père pour la communauté toute entière.
L’évêque est le leader d’une communauté chrétienne locale. Important de noter que ce n’est pas un seulement un titre, mais une fonction qui est précisément reliée à une communauté particulière. On n’est pas évêque, mais évêque d’un lieu précis, d’une cité. En effet le Christianisme reprend la géographie politique du monde romain. De même que l’administration civile se trouve dans les cités, de même l’administration religieuse reprend le cadre des cités.
L’évêque est donc une personnalité du monde urbain, ce qui explique le décalage entre christianisation urbaine et christianisation des campagnes dans de nombreuses régions. Il existe dans les grandes métropoles orientales des chorévêques, évêques de campagne dont le rôle est subordonné à l’évêque de la ville, et qui sont chargés de