le français
« Egaré dans la forêt immense pendant la nuit, je n’ai plus qu’une petite lumière pour me conduire. Survient un inconnu qui me dit : Mon ami, souffle la chandelle pour mieux trouver ton chemin. Cet inconnu est un théologien. »
Cette courte citation extraite de Addition aux Pensées philosophiques écrit en 1762 par Denis Diderot traduit à elle seule, tout l’athéisme de l’auteur. Celui-ci s’inscrit dans le mouvement philosophique et littéraire des Lumières. Notamment connu pour avoir grandement collaboré à la publication de l’Encyclopédie (1751 – 1772), œuvre titanesque de 17 volumes rédigée sur plus de 20 ans dont il écrivit plus de 1000 articles.
La théorie de Diderot est principalement inspirée des thèses du philosophe anglais Locke dans son Traité du gouvernement civil (1689), ainsi de celles d’auteurs comme Rousseau (Discours sur l’inégalité et Contrat Social). Pour lui, « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres ». Il s’agit d’ailleurs de la thèse d’un de ses articles, « Autorité », paru en 1751 dans le premier volume de l’Encyclopédie. Il y définit trois formes de puissance : l’autorité naturelle, l’autorité émanant de la violence et celle découlant d’un consentement.
L’extrait suivant de « Autorité » développe donc sa théorie. Aussi pouvons-nous nous demander comment Diderot s’y prend-il pour dénoncer l’autorité, dans un contexte politique répressif.
Nous analyserons dans un premier temps l’audace du raisonnement de Diderot en notant les différentes définitions que celui-ci fait de l’autorité et la manière dont il les expose. Puis dans un second temps, nous porterons notre attention sur la parade que Diderot a mit au point pour éviter la censure. Diderot expose sa théorie de l’autorité
Comme vu précédemment, Diderot définit trois types d’autorités :
- L’autorité naturelle venant de la mère et qui s’achève lorsque l’enfant est apte à vivre seul. Elle est donc limitée. Il s’agit là d’une thèse