Le dormeur du val
I - La Nature
La nature est omniprésente dans le poème, elle occupe intégralement le premier quatrain, et nous la retrouvons jusque dans le dernier tercet. Elle se caractérise par une impression de vie et de bonheur qui sollicite tous les sens. "Verdure" vers 1 est repris au vers 7 par "l'herbe" et au vers 8 par "vert". Impression de luminosité avec "les haillons d'argent" vers 2 ; renforcée au vers 3 et vers 13 par le soleil et dont la luminosité est reprise au vers 4 "masse de rayons" et vers 8 " lumière qui pleut" : métaphore qui donne une matérialité à la lumière. Nature très colorée : vers 9 "les glaïeuls", couleurs assez intenses. Personnification de la rivière qui "chante" vers 1, animation. Sur le plan olfactif, "parfums" vers 12, impression de bien-être et bonheur ; sur le plan tactile, impression de fraîcheur, liquidité, vers 6 "et la nuque baignant dans le frais cresson bleu". Le mot "val" du titre est repris au vers 4, rivière dynamique ; impression d'exubérance, par les deux enjambements des vers 1,2,3. De plus cette nature est présentée comme douée de sentiments, au vers 11 elle est personnifiée et présentée comme très maternelle "berce" : Alma Mater.
II - L'homme
On remarque que le jeune homme est "dans" la nature. Nous le voyons aux vers 6,8,9,13, avec le mot "dans", il est imbriqué dans cette nature. Nous savons à qui nous avons à faire, sociologiquement c'est un soldat. Le jeune homme est jeune comme la nature. Il est présenté dans un état d'abandon total : "bouche ouverte" vers 5, " sa nuque baignant" vers 6, " dort" vers 7, inactivité encore répétée au vers 9 et 13 : insistance avec le titre du sonnet. Au vers 7, il est "étendu", intensifie l'impression de confort ; vers 8 " un lit vert", la nature lui a construit un lit. Si on regarde d'un peu plus près, nous voyons qu'il paraît mort : vers 14 "deux trous rouges sur le côté droit", + allitérations en "r". À partir de ce moment nous basculons