En 1870, Arthur Rimbaud, un jeune poète français, âgé de seize ans, aux idées marginales, et libertaires, se retrouve, à la suite d’une fugue, dans une zone dévastée par la guerre franco-prussienne. L’horreur de cette guerre lui fit écrire de nombreux textes mais l’œuvre qui en ressortira sera le sonnet « Le Dormeur Du Val ». Ce sonnet parle des moments précédents la mort d’un jeune soldat revenant du front. « Le Dormeur Du Val » est construit sur un effet de surprise ; du premier vers au dernier vers tout se déroule dans la joie et la gaieté mais Rimbaud va nous surprendre avec la mort du personnage dans le dernier vers.
Dans ce poème la nature est omniprésente, elle crée une atmosphère de gaieté et de bonheur autour du personnage. En effet, nous retrouvons dès les premiers vers des éléments importants; « verdure » au vers 1, qui sera repris plusieurs fois avec les mots « herbe » et « vert ». Cela tend à montrer que l’auteur cherche bien à rendre la nature la plus vivante possible. Ensuite, nous retrouvons des groupes nominaux comme « la montagne fière » vers 3 ou bien « le frais cresson bleu » vers 6, ou encore « la lumière pleut » vers 8. Cela vient vraiment appuyer le fait que la nature est à l’apogée de sa gaieté. Nous trouvons une personnification de la rivière avec le nom « chante » vers 1, qui montre que la nature n’est pas que là mais qu’elle interagit avec le soldat. Au vers 11 la nature se voit donner une qualité humaine, l’auteur la personnifie ; « nature, berce-le chaudement : il a froid ». Le mot « berce » est généralement utilisé pour parler d’une mère s’occupant de son enfant, comme si la nature devait prendre la place de quelqu’un et s’occuper à sa manière du soldat malade. La nature a donc un nouveau rôle, en plus d’être gaie et heureuse.
Dès le début du poème, nous avons le sentiment que le soldat se sent bien dans cette nature qui l’accueille chaudement ; « la nuque baignant dans le frais cresson bleu », « il dort dans le soleil », « les