Le decrochage scolaire
Traitons d'abord des raisons familiales. Les filles sont affectées davantage que les garçons par l'instabilité familiale. Cinquante pour cent des décrocheurs provenaient de familles désunies. Le divorce n'est pas le problème en soi, parce qu'il a parfois mis fin à la violence conjugale ou à de la négligence envers les enfants. Le problème, c'est qu'une mère qui devient soudainement seule à élever ses enfants doit travailler souvent de plus longues heures et faire d'autres sacrifices (déménagement, isolement social, très grande fatigue). Il y a donc une incidence du divorce sur le budget familial, mais aussi sur la disponibilité de l'un ou l'autre des parents pour soutenir les enfants dans leurs apprentissages et les superviser de façon générale.
Plusieurs décrocheurs ont aussi rapporté qu'ils étaient affectés par les problèmes dépressifs de l'un ou l'autre des parents. Ces jeunes sont parfois tout simplement négligés. Ainsi, l'instabilité familiale touche très profondément les jeunes et si cette instabilité se présente lorsqu'ils sont au primaire, elle semble les suivre tout au long de leur parcours scolaire. Cette instabilité a une incidence et nuit à leur niveau de concentration et d'attention ainsi qu'à leur engagement scolaire.
Ça sert à quoi ?
«Ça donne quoi, l'école?» C'est la question la plus fréquemment posée par les décrocheurs et l'ennui décrit le mieux la vaste majorité des problèmes liés à l'école. Les élèves ne voient souvent pas assez le lien entre ce qu'ils apprennent à l'école, la vie de tous les jours et la contribution de l'école à améliorer leur qualité de vie. Le renouveau pédagogique implanté au secondaire devrait en principe remédier à ce problème, du moins selon ses fondements. Il s'agit