Le corps furieux, jm rabeux
Ce spectacle est comme un rêve ou plutôt une tentative pour emmener dans des rêves qui peuvent être communs à tous. Ainsi, comme le dit Jean-Michel Rabeux pendant la rencontre entre lui et les spectateurs, "souvent, le théâtre ça parle de choses qu'on fait pas dans la vie".
C'est un spectacle surréaliste : il n'y a aucune volonté d'introduire du sens dans la pièce afin que le sens premier ne recouvre pas le sens profond des choses. Le comédien ou le metteur en scène ici ne se lèvent pas pour nous expliquer quelque chose mais pour soulever une énigme en chacun de nous. "Le corps furieux" nous montre que le théâtre peut être une certaine mise en ordre du chaos de la vie et de l'inconscient humain.
La présence du corps, de la chair et de la nudité est fondamentale ici et comme toujours caractéristique des pièces de Jean-Michel Rabeux : selon ses propres mots, la chair est quelque chose qui l'émeut et, avec ce spectacle, il veut "montrer des beautés là où d'habitude on dit que c'est laid", il veut montrer les corps tels qu'ils sont, érodés par le temps, sans aucun artifice, sans aucune retouche. Le décor est seulement fait de lumière afin de ne pas esthétiser les corps, de conserver le poids de la chair et de ne pas tomber dans l'anecdote.
Tout le spectacle est un mélange de clownesque et de mythologique, de la scène de la coloscopie - qui nous montre qu'à un certain moment le corps nous impose des choses, qu'il existe une nécessité en rapport avec l'organique et que Jean-Michel Rabeux nous fait passer pour comique grâce à une musique de Dario Moreno, "Istanbul" - à la scène où le seul texte du spectacle est déclamé, Phèdre de Racine.
Je conclurais cette présentation du spectacle en choeur avec le metteur en scène : "Je