La nouvelle vague suédoise suit les traces d’Ingmar Bergman, grand réalisateur suédois décédé en 2007, pour dépeindre la réalité sociale actuelle. On parle effectivement aujourd’hui de la renaissance d’un cinéma national où les réalisateurs dépeignent la Suède de façon aussi dramatique qu’humoristique. Tout d’abord, l’œuvre de Ruben Östlund, un des réalisateurs les plus prometteurs présentement, est très près du contexte actuel du pays. Celui qui qualifie le cinéma suédois d’existentialiste présente lui-même en 2008 un film du genre : Happy Sweden, qui est une comédie dramatique qui présente le besoin du Suédois d’être bien vu par son entourage. Le regard des autres occupe en effet une place primordiale dans la vie des Suèdois et ils feraient tout afin d’être acceptés dans la société. Östlund reflète ainsi les travers que cette société, à l’apparence parfaite et froide, tente de se cacher. La Suède se vente en effet d’être un État-providence où tous s’entraident, mais on constate dans ce film que, dans le quotidien, c’est chacun pour soi que tout se joue. Le réalisateur privilégie, dans Happy Sweden et même dans son dernier film Play, l’utilisation du plan séquence, de la caméra fixe et de la grande proximité avec ses personnages, afin de créer un sentiment de réel dit-il. Il suffit également de regarder, bien que peu nombreux, les longs métrages du socio-humaniste Roy Andersson pour constater l’heureux mélange du drame et du comique dans ses comédies dramatiques Chansons du deuxième étage ou bien Nous, les vivants. Dans le premier, quarante plans fixes suffisent à raconter l’histoire de plusieurs personnages dont la vie tourne mal. Andersson y montre toute l’absurdité de la vie humaine ainsi que ses difficultés, dans cette société où le poids fiscal mis sur les épaules de la population est considérable et où l’apparence prend une place très importante. Dans le deuxième, on utilise encore les plans fixes afin de montrer l’histoire de plusieurs personnages qui,