Corneille est un précurseur du classicisme parce qu’il ne respectait pas certaines règles de la tragédie classique. En effet, un des éléments que cet auteur n’a pas respecté dans sa pièce Le Cid est l’unité de lieu. Nous constatons que les lieux changent entre chaque scène, par exemple, à la scène 1, où il est écrit que les événements se passent chez Chimène (p.21) et à la scène 2, où l’action se passe chez l’Infante (p.24). Il y a donc plus d’un lieu où se passe l’action, ce qui est contraire aux règles de la tragédie classique. Dans ces types de pièce, les actes et les scènes ne devraient se passer que dans un seul même lieu tout le long de l’histoire. À cette époque-là, une pièce de théâtre était considérée bien écrite si les règles étaient suivies à la lettre. Il était donc inacceptable qu’un auteur écrive une pièce avec autant d’erreurs, ce qui nous amène à un autre élément non respecté par Corneille, le dénouement malheureux. Dans l’extrait suivant, on constate que l’histoire se termine bien pour Rodrigue et Chimène : «Don Fernand : […] Et par tes grands exploits, fais-toi si bien priser Qu’il lui soit glorieux alors de t’épouser. Don Rodrigue : Pour posséder Chimène, et pour votre service, Que peut-on m’ordonner que mon bras n’accomplisse? Quoi qu’absent de ses yeux il me faille endurer, Sire, ce m’est trop d’heur de pouvoir espérer.» (p.130)
Don Fernand accorde la main de Chimène à Rodrigue, vainqueur de la bataille contre Don Sanche. Rodrigue est maintenant reconnu pour ses exploits et il évite ainsi la justice pour vivre le reste de sa vie avec sa bien-aimée. La fin de l’histoire est heureuse, contrairement aux règles qui imposent un dénouement tragique. Cette histoire est similaire à Roméo et Juliette de William Shakespeare. Les deux amants de cette histoire tragique se