Le chef de produit
« PLUS D'UNE VINGTAINE DE MILLIONS D'EUROS »
Totalement coupés du monde, ils veulent éviter d'être traqués par les grandes oreilles américaines mais également françaises et protéger les ravisseurs de tirs de drones dès que les otages seront entre leurs mains. Pour l'aller comme pour le retour, le convoi évite les voies directes. On ne saura s'ils ont réussi leur mission qu'à leur retour à Kidal. Le plan initial prévoit un retour entre les vendredi 25 et dimanche 27 au soir.
Le trajet dans l'extrême nord désertique du Mali promet d'être tendu. Le 20 octobre, l'armée française a lancé une vaste opération de ratissage, bien plus au sud. Au nord, la zone grouille de petits groupes djihadistes incontrôlables. Selon une source française connaissant les détails de cette opération, des membres de la DGSE ont remis aux membres du convoi, la veille de leur départ de Kidal, la « contrepartie » à la libération des otages, « plus d'une vingtaine de millions d'euros ».
Il a été convenu à l'avance que les ravisseurs devaient d'abord regrouper les quatre otages qui avaient été séparés au mois de juillet. Puis de les laisser, seuls, deux ou trois jours, dans un endroit sécurisé avec de l'eau et de la nourriture. A un autre endroit, les preneurs d'otages devaient ensuite échanger l'argent contre les coordonnées GPS permettant de localiser les quatre Français. Le convoi est revenu à Kidal le mardi 29 octobre d'où les ex-otages s'envolent pour Niamey.
LUTTES ENTRE DES RÉSEAUX FRANCO-FRANÇAIS
C'est l'épilogue de six mois de tractations ponctuées de négociations parallèles, de luttes entre des réseaux franco-français et d'une volte-face du président Hollande.