Le chagrin des ogres
Le cruel (douloureux) passage de l’enfance à l’adolescence
Ou
Quand la chrysalide se transforme en monstre ou Grandir, c’est abandonner un peu de soi en chemin
L’ESSENTIEL
Le Théâtre National présente « Le chagrin des Ogres », spectacle fabuleux mis en scène par Fabrice Murgia.
Images, projections, son et lumières rappellent aux spectateurs la réalité d’une jeunesse qui a grandi entre la télévision et les jeux informatiques.
Un spectacle qui s’inspire de faits divers horribles et médiatisés qui dérangent et fascinent tout à la fois
Un scène épurée, deux aquariums de plastique, deux loges, trois acteurs principaux inspirés à Fabrice Murgia par des faits divers, des personnages réels, des ados en mal de vivre.
Un plateau vide, « brut », tendu de hauts films plastiques, deux espèces d’aquariums presque opaques éclairés par des projecteurs et dans lesquels on distincte deux êtres humains. C’est ainsi que s’ouvre le spectacle (sur cette image figée que s’ouvre le rideau du Théâtre National ?)
Un personnage tout de blanc vêtu apparaît à l’avant de la scène. Sa voix candide trahit celle d’une petite fille si ce n’est que sa robe est tachée de rouge sang et que sa joue semble blessée.
Trois adolescents indifférents l’un à l’autre, occupent l’espace : un garçon et deux filles. Dans la première loge de plastique, Bastian incarné par David Murgia, est assis face à sa webcam. Il tient à jour son blog comme on tient un journal intime. Il y inscrit tous ses rêves, ses aspirations, ses frustrations, son imagination bercée par la Guerre des Etoiles.
Dans la seconde loge, une jeune fille, Laetitia, alias l’excellente comédienne Emilie Hermans, est allongée sur un lit d’hôpital, plongée dans un coma à la suite d’une tentative de suicide. Dans son délire, elle se confond avec un personnage de fait divers, Natasha Kampusch séquestrée pendant des années dans une cave par son violeur et kidnappeur.