La vie au guichet
Dans cet ouvrage, il réalise une ethnographique sur les relations entre les allocataires et les guichetiers au sein de deux Caisses d’Allocation Familiale (CAF). S’il adopte une approche interactionniste de l’action publique, il n’entend pas réduire cette démarche à sa forme radicale. Au contraire, il souhaite établir un lien entre les spécificités des structures sociales et les relations bureaucratiques établies. En effet, il contextualise et territorialise l’institution – en tant qu’entrée d’analyse – en insistant sur deux éléments socio-historiques qui l’ont transformé à savoir une nouvelle référence relative au traitement des allocataires, s’inscrivant dans un processus de « modernisation » de l’Etat et une transformation des allocataires plus nombreux et plus précaires. De plus, en se centrant sur le rôle de l’individu dans l’institution, Vincent Dubois analyse l’action publique comme un processus d’appropriation des normes, des valeurs et des règles voire de routines par les acteurs.
Ainsi il s’avère que le chercheur dépasse une analyse purement descriptive et situationnelle de « la vie au guichet » en prenant en compte des données structurelles sur les individus et l’institution étudiés. Il apparaît, dès lors, qu’il réalise une analyse « méso-sociologique », qui lui permet de décrire minutieusement les pratiques individuelles en insérant ces relations bureaucratiques au sein de l’institution et de la société. Cette perspective de recherche l’amène à s’appuyer à la fois sur les travaux d’Erving Goffman, de Pierre Bourdieu, de Max Weber et de la sociologie des organisations sur la bureaucratie, de Jean-Marc