La russie perturbe-t-elle les relations internationales à la fin du xixème siècle
La Russie d’Alexandre II, en 1871, est un pays doté d’un certain prestige, pouvant se prévaloir de figurer parmi les puissances représentant l’Ordre. Elle est appréciée de Bismarck, l’artisan des relations internationales de l’époque, en raison de son combat contre les Polonais. Cependant, une insertion sûre et acquise de la Russie dans le système voulu par le chancelier prussien qui correspond aux relations internationales d’alors, n’est pas chose certaine. En effet, la Russie est dubitative à propos de la mise en place du système d’alliance des pays de l’Ordre en raison de son antagonisme avec l’Autriche-Hongrie, les velléités d’expansion territoriale des deux empires étant semblables vers le sud de l’Europe.
La Russie représente donc déjà en 1871 un défi pour Bismarck. Le chancelier prussien parviendra tout de même à mettre en place une alliance entre les Trois Empereurs en septembre 1872, inaugurant une nouvelle ère des relations internationales fondée sur le statu quo, mais il sait déjà que celle-ci n’est pas d’une solidité à toute épreuve.
Peut-on donc dire que l’établissement d’un système de relations internationales stables incluant la Russie est voué à l’échec ? La Russie, de par ses aspirations et son manque d’appréciation envers une puissance avec laquelle il a fallu qu’elle s’allie, constitue-t-elle un écueil mettant à mal l’établissement de relations internationales non conflictuelles après la guerre de 1871 ?
Nous verrons que c’est à partir de la guerre russo-turque que la Russie commence à se révéler être un obstacle dans la conduite de relations internationales stables puis nous constaterons que cet aspect de la Russie ne fait que se renforcer après le Congrès de Berlin de 1878 jusqu’à 1890.
I. La guerre russo-turque : des velléités belliqueuses au règlement du conflit, l’émergence d’une Russie qui gêne ses voisins européens.
- Lorsque la Russie s’engage