La responsabilite du fait du medecin salarie
Il est possible de trouver des médecins salariés dans des établissements privés de santé tels que des cliniques. C’est principalement dans ce cadre que le praticien peut être pris dans un contentieux en responsabilité médicale. Jouissant d’une indépendance dans l’exercice de son art, on peut se demander comment s’articule cette indépendance avec le lien de subordination conférée par le contrat médical. Et du même coup, on peut se demander quelle responsabilité découle de ce salariat. Quelle est la responsabilité du fait du médecin salarié ?
La jurisprudence a beaucoup évolué pour les médecins salariés du privé. Le contrat médical étant considéré comme conclu entre la clinique et le patient, l'établissement privé est responsable du fait du médecin salarié sauf en cas de gestes commis en dehors de la mission qui a été confiée au médecin salarié par l'établissement privé de soins ou en cas d'infraction pénale intentionnelle.
Forte de fluctuations, nous verrons dans un premier temps que le médecin salarié s’est vu conférer timidement une immunité civile (I) et dans un second temps nous verrons que cette immunité n’est pas totale par le biais d’un recours subrogatoire (II).
I – La responsabilité du fait des médecins salariés : les prémices d’une immunité civile
Une immunité civile du préposé s’est vue se dessiner au fil du temps (A) mais non sans ombres au tableau, notamment en ce qui concerne le médecin salarié (B).
A) Le principe : l’immunité civile du préposé ayant agi sans excéder les limites de sa mission
L’article 1384 al. 5 du Code Civil pose le principe de la responsabilité des commettants du fait de leurs préposés. Il dispose que « Les maîtres et les commettants (sont responsables) du dommage causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils sont employés ». Cette responsabilité a été conçue par les rédacteurs du Code civil comme une garantie pour les victimes