Introduction + annonce du plan :

Depuis des générations, les religions permettent aux sociétés de se donner des fondements, une tradition, à travers le temps. Dans ces sociétés, et même si les hommes n’en ont pas toujours conscience, les religions dirigent en partie leurs pratiques et représentations. A considérer la société actuelle, il est difficile de ne pas constater un affaiblissement progressif de la religion et de sa pratique à cause des avancées de la science et de la technologie. En effet, un Etat laïc permet une liberté de croyance, qu’on ne songe guère à remettre en cause. Peut-on se passer de religion ? L’homme, considéré individuellement ou socialement, peut-il vraiment vivre sans dogmes ? Est-il concevable de se dispenser des pratiques et croyances qui ont occupé l’humanité depuis son origine ? Est-ce même souhaitable, si l’on parvient à se dispenser de toute religion, de vivre de manière tout à fait humaine ? Il est difficile de voir clair dans ces questions, tant qu’on n’a pas suffisamment bien compris pourquoi la religion peut, d’une part, être rejetée par l’homme, alors que, d’autre part, elle a toujours prétendu répondre à ses aspirations les plus profondes.
Pour répondre à la problématique, il faudra dans un premier temps dégager ce qui permet à l’homme de refuser les croyances propres à la religion. Par la suite, il s’agira de montrer dans quelle mesure la foi est nécessaire à l’homme, même si cette foi est illusoire, et même si elle n’est pas tout à fait religieuse. Enfin, nous pourrons déterminer le rôle moral et social que la religion est amenée à jouer et si cela peut être véritablement indispensable à l’homme. Ce sera l’occasion de mieux saisir ce que l’on attend de la religion, ce qu’elle attend de nous, et de pouvoir comprendre ce qui peut animer la vie de tant d’hommes, y compris de ceux dont les croyances et les pratiques sont tout à fait éloignées des nôtres.