la preciosite
Le mot "précieux" a été emprunté à l'adjectif latin : "pretosius" : qui a du prix.
Selon le contexte, peut prendre une valeur laudative en désignant un travail très raffiné ou des manières distinguées, ou alors une valeur péjorative désignant le ridicule de ces manières souvent exagérées.
La préciosité s'épanouit au XVIIème siècle et culmine tout particulièrement entre 1650 et 1660 dans toute l’Europe et naît en France en réaction aux mœurs vulgaires de la cour d’Henri IV. Ce mouvement est à la croisée d’un phénomène social, moral et littéraire.
D’un point de vue social, on assiste au fleurissement de cercles aristocratiques dans les salons mondains, dont le plus connu était l'Hôtel de Rambouillet, qui voit passer des hôtes de marques tel Corneille, Richelieu, la princesse de Conti, Madame de Sévigné et La Fayette. La meilleure société s'y retrouve autour de jeux de société, d'intermèdes musicaux et de divertissements littéraires.
Dans la sphère morale, la préciosité répond à un désir de grandeur, une envie de distinction du commun des mortels par le comportement, le langage et les sentiments. Ainsi néologismes, surnoms et discussions courtoises sont à la mode. Cependant son extravagance exagérée la tend parfois au ridicule et au grotesque, comme Molière ne manque pas de le dénoncer dans Les précieuses ridicules.
Dans le monde littéraire, la littérature précieuse succède à la littérature courtoise. Ses thèmes principaux sont l'amour chaste et la galanterie, comme dans La Carte du Pays de Tendre de 1654 dans Clélie, de Mademoiselle de Scudéry.
Elle se décline dans différents genres littéraires comme le roman héroïque (dans des romans fleuves comme Le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry de 10 tomes) ou pastoral (l'Astrée d'Honoré d'Urfé), mais aussi la poésie galante (qui complimente), ingénieuse (mettant en avant subtilité et talent de l’auteur), ou psychologique (jouant sur portraits, allégories et métamorphoses). Enfin, on distingue le