La politique extérieure de la turquie.
LES DÉFIS DU « PRINTEMPS ARABE »
Irina TICĂ-DIACONU*
INTRODUCTION
Dès le début des débats sur la crise libyenne, la Turquie s'est montrée opposée à l'opportunité d'une intervention militaire en Libye, que ce soit par l'Otan ou par certains pays, attirant l'attention de la communauté internationale sur les conséquences « dangereuses » d'une telle décision. Le premier ministre turc a considéré qu'une intervention militaire de l'Alliance serait
« absurde » et « totalement non profitable »1. Il a fait une parallèle avec Afghanistan et Irak et a souligné les répercussions dévastatrices non seulement pour la Libye, mais aussi pour les pays intervenants2. La possibilité des sanctions contre le régime libyen a été aussi éloignée.
Erdoğan a fait allusion aux intérêts des puissances occidentales qui seraient liés au pétrole du
Moyen Orient et a montré en échange que la Turquie est attachée à promouvoir les valeurs internationales, y compris la démocratie et les droits de l'homme3.
Après l'adoption de la Résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu4, la Turquie n'a pas été invitée au sommet convoqué à Paris le 19 mars 2011 et qui a précédé le lancement des opérations militaires en Libye. Cela a attiré les critiques du ministre turc des affaires étrangères qui s'est déclaré opposé à des décisions et actions entreprises en dehors du cadre légitime de l'Onu. La reprise des opérations par l'Alliance a été soumise à des conditions strictes, qui puissent être conclues le plus vite possible et qui ne résultent pas en une
1 « Libye/intervention Otan: Erdogan contre », Le Figaro, 14 mars 2011, http://www.lefigaro.fr/flashactu/
2011/03/14/97001-20110314FILWWW00412-libyeintervention-otan-erdogan-contre.php
2 Seumas Milne, « Turkey offers to broker Libya ceasefire as rebels advance on Sirte », The Guardian, 27
March 2011, http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/27/libya-turkey-mediators-prime-minister
3 Jorge Benites, «