La politique est-elle l'affaire de tous ?
La politique est-elle l’affaire de tous ?
Le sociologue allemand Max Weber dans son ouvrage Le Savant et le Politique classe les pouvoirs politiques en trois catégories types de domination, bien distinctes et évolutives ; tout d’abord une autorité traditionnelle -« l’éternel hier »-, une autorité charismatique -le prophète, le grand démagogue, le chef de parti- et enfin une autorité advenu dans la « légalité », cette dernière catégorie étant celle des états occidentaux modernes. Ces trois types de régimes, possèdent toutefois une interrogation commune, inhérente à la politique même, qui est de statuer sur la place des hommes dans les états qu’ils forment. L’évolution des régimes montre que progressivement le « tous » prend une place de plus en plus importante dans l’exercice du pouvoir, mais on peut contester cette évolution théorique, ce qui nous amène à nous demander si la politique est l’affaire de tous. L’expression « l’affaire de » implique un engagement actif de la part des citoyens, cependant il ne semble pas évident que chacun en ai véritablement envie, au regard des taux d’abstention aux élections par exemple. Dans le monde il existe de nombreuses personnes dépourvues de droits politique, mais le sujet ne demande pas un inventaire des injustices politiques et la problématique sera interprétée comme une interrogation à valeur d’absolu. Ainsi chacun doit-il prendre part à la volonté générale (la politique) ? N’est-elle pas davantage l’affaire de spécialistes ? Un homme peut-il échapper aux règles de la société dont il dépend ?
La politique désigne originellement l’art d’organiser la cité (polis venant du grec cité), à notre époque cette définition s’est étendue à un état, une société. Elle est par essence même le savoir qui vise à la globalité, à régler l’organisation des hommes de façon pacifique. La politique serait donc la seule manière pour les hommes de vivre ensemble en bonne entente, et à partir de cette