La paresse
Amant et Michaux traitent ici. Dès lors, en quoi peut-on dire que ces points de vues sont proches et différents ?
Tout d’abord ces textes sont proches dans la mesure où ils s’accordent sur la nature première de la paresse : pour chacun, la paresse est quelque chose que l’homme ne semble pas pouvoir contrôler.
On peut noter dans le texte A l’utilisation de la voix passive « mon âme en langueur est comme ensevelie » : l’âme ne peut pas s’en sortir. La RocheFoucauld utilise des comparaisons « c’est la rémore », « c’est la bonace » pour insister sur sa « puissance ».
Michaux utilise le même procédés « c’est un abandon, une jouissance » dans le même but.
De plus, chaque auteur utilise la personnification. Saint-Amant emploie des caractéristiques humaines (« oisiveté », « doux », « charmant »). Dans le texte B, la paresse est présentée par des défauts (« maligne », « violente »). Pour Michaux, elle agit comme un homme
(« nage », « s’en va »). Dans tous les cas, le but est de juger cette paresse non pas en tant que notion, mais en tant que personne.
Mais les textes vont être différents dans la mise en forme de l’argumentation : l’implication affecte l’objectivité.
En effet, Saint-Amant se met lui-même en situation « je rêve », « je consacre », « ai-je pu » (emploi de la première personne) et son argumentation est moins efficace : « je trouve » prouve que c’est son avis personnel et pas une vérité.
La RocheFoucauld emploie le présent de vérité générale « soit sensible », « se rend en toute rencontre », « est comme », « tient lieu ».
Michaux, lui, pour donner force à son texte, utilise des phrases courtes : il ne donne pas le temps au lecteur de le réfuter. « ce n’est pas ça », « c’est nager qu’elle fait », « elle a des fondements que l’orgueil n’a pas », « mais les gens