La mort du roi Tsongor
La Mort du roi Tsongor est l’œuvre épique et tragique de Laurent Gaudé. Le roman publié en août 2002 aux Éditions Actes Sud, a obtenu le prix Goncourt des lycéens cette année-là et le prix des libraires, l’année suivante. L’histoire se déroule dans une Afrique ancestrale et imaginaire. Le vieux roi Tsongor, souverain de l’immense empire de Massaba, se prépare à marier sa fille. Mais le jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit pour réclamer la main de la même princesse, en vertu d’un serment prêté jadis. Confronté à un dilemme, le monarque décide de se donner la mort pour éviter la guerre. Auparavant, il missionne son fils cadet Souba. Celui-ci doit parcourir le royaume pour y édifier sept tombeaux monumentaux, qui résumeront le règne, à la fois chevaleresque et haïssable, de son père.
Chapitre I : « La grande nuit blanche du roi Tsongor »
La cité de Massaba est en liesse : la princesse Samilia convole en justes noces. Le fidèle valet du roi, Katabolonga, porteur du tabouret d’or, réalise que le jour de mettre sa promesse en application est enfin arrivé : il va assassiner le roi. En effet, le roi et son serviteur sont liés par un pacte ancien : deux décennies auparavant, les nombreuses conquêtes du valeureux Tsongor, alors au mieux de sa forme, l’avaient conduit au territoire des « Rampants » dont est originaire Katabolonga. La famille et le peuple de ce dernier ayant été anéantis, Katabolonga s’était promis de se venger en tuant le roi qui, désormais dégoûté de la guerre, lui avait offert sa mort. Samilia doit épouser Kouame, le puissant prince des Terres du sel. Mais une bien triste affaire vient entacher les réjouissances. Sango Karim, fils adoptif du roi, réclame lui aussi la main de Samilia. Le souverain se retrouve dos au mur : quel que soit son choix, la guerre est inévitable. Le monarque choisit alors de s’ôter la vie. Il convoque son plus jeune fils Souba et lui confie la construction de sept monuments