La mort de Marthe dans Le Diable au corps de Raymond Radiguet
Intro : La guerre est finie. Marthe a eu un fils de François et se remet difficilement de l’accouchement. Jacques, le mari, est à nouveau aux côtés de sa femme et les 2 amants ne se voient plus. Leur histoire va prendre fin : comment les différents personnages vont-ils réagir à la mort de Marthe ?
I La mort de Marthe
1 une mort brutale La surprise est marquée par l’opposition entre le quotidien des uns ( la routine est exprimée par l’article indéfini « un jour » ou la référence à l’école) et le sentiment éprouvé par le narrateur (la « foudre » en est la métaphore). L’incapacité de François à comprendre réellement ce qu’on lui dit est marquée par la typographie : le texte contient des blancs qui marquent la rupture entre cette nouvelle bouleversante et les moments banals qui la précèdent. En même temps, cette mort apparaît comme inéluctable : le narrateur n’imagine pas un instant que ses frères puissent se tromper. « La certitude me dévoila mon amour avec tout ce qu’il avait de monstrueux ». De quelle certitude s’agit-il ? Que Marthe est morte, et aussi qu’il était réellement amoureux d’elle. Et surtout que cet amour était dès le départ condamné (« monstrueux ») : la souffrance qu’il ressent à cet instant lui permet enfin de comprendre celle qu’il a infligée aux autres (ses parents, Jacques, Marthe...). La « foudre » est ce qui apporte la mort et c’est aussi une métaphore de l’amour (le coup de foudre) : c’est le même mot qui exprime à la fois l’amour et la mort car c’est seulement maintenant que Marthe est morte que François peut prendre conscience de ses sentiments. Ironie tragique : au moment même où il pourrait enfin l’aimer sans la faire souffrir, il ne peut plus lui exprimer sa passion.
2 une mort insupportable
François développe une double stratégie pour contourner le choc de l’annonce : Il plonge lui-même dans la mort : on trouve