La morale
On rapporte cette capacité de distinction du bien et du mal à une faculté présente en tous : la conscience morale. Elle ne se détermine pas en fonction de ce qui est mais en fonction de ce qui doit être et dès lors elle implique dans l'existence de tout homme un certain nombre de devoirs.
Quelle est l'origine de la conscience morale ? Peut-on s'y fier comme à un guide et à un juge fiable ?
1. En quoi consiste la morale ?
a. La connaissance du bien et du mal
Platon écrit que « nul n'est méchant volontairement » (Protagoras). Si nous faisons le mal, c'est par ignorance. Nous pensons que cela nous est profitable or nous nous trompons : le mal que nous commettons induit des conséquences néfastes pour son auteur. La conscience morale équivaut donc à une juste connaissance du bien et du mal.
b. Un sens moral inné ?
Cependant, cette connaissance est malaisée dans la mesure où les notions de bien et de mal sont solidaires d'une conception générale de l'existence dont la part subjective et partiale est évidente. Le problème serait plus simple à résoudre si ces notions et la conscience qui les incarne étaient innées. Rousseau a plaidé l'existence d'un sens moral inné dont il voyait un exemple frappant dans la pitié que n'importe quel homme éprouverait spontanément face à un autre homme qui souffre.
c. L'indifférence morale
Il reste que l'on peut expliquer cette répugnance devant la souffrance de l'autre moins par un sens moral aigu que par la crainte égoïste de devoir l'endurer à son tour. Lorsque la menace ne se fait pas précise et pressante, on peut constater tous les jours que chacun s'accommode finalement sans trop de difficultés de cette souffrance des