La mobilité sociale. d. merllié
Dominique Merllié, sociologue contemporain et professeur de sociologie, s’intéresse, dans ses recherches, aux catégories statistiques, à l’histoire des sciences sociales et à la mobilité sociale.
Comment s’organise la mobilité sociale en France ?
Nous regarderons de plus près les deux cas de figures : quand il y présence de mobilité sociale et quand il n’y en a pas.
Tout d’abord, penchons-nous sur le cas où il y non mobilité sociale.
En général, il n’y a pas d’immobilité sociale à proprement dite mais plutôt, une hérédité sociale fortement présente. Par exemple, on peut voir que sur la diagonale du tableau de destinée, 45,5% des fils d’ouvriers sont ouvriers et 53,4% des fils de cadre sont cadre. (Cf. : Destinées et origines des hommes de 40 à 59 ans en 1993). Par contre, elle est moins dense par rapport à 1953.
Au niveau de la mobilité féminine, on peut aussi constater une hérédité sociale forte car chez les employés, 49,5% des filles d’employés sont employés.
Deuxièmement, regardons le cas où il y a justement mobilité sociale.
Une certaine mobilité sociale est présente en France. Prenons l’exemple des professions intermédiaires, seulement 29,7% des enfants des professions intermédiaires deviennent comme leurs pères, alors que 35,8% des fils des professions intermédiaires sont des cadres. En faites, quand il y a mobilité, l’enfant ne s’éloigne pas vraiment de la catégorie socio-professionnelle de son père. C’est comme un agriculteur, en 1993, seulement 25,3% des fils d’agriculteurs deviennent agriculteurs alors que 33,8% sont ouvriers. Tout cela découle du fait que ces deux catégories socio-professionnelles sont assez similaires.
Pour la mobilité féminine, certaines femmes ont tendance à aller dans une catégorie socio-professionnelle plus « basse », comme par exemple 39,7% des filles de professions intermédiaires sont employés