la madone de l'adultère
5l’institution du mariage, les sorties de la femme furent l’objet d’une stricte réglementation et condamnées comme des infractions dès que la femme rompit avec les conditions fixées par le Code qui régit la conduite féminine (Czyba, 1983, p 90). L’aventure lui est interdite, car dans ce monde, c’est l’ordre moral qui prédomine, et c’est la femme qui est responsable de le maintenir. La femme est “l’ange dont la beauté est réhaussée par les qualités morales”(op. cit., p 16). En plus, on la demande en mariage et il va de soi que la femme fut la propriété de l’homme. L’amour se fonda sur la possession de la même manière que la jalousie de l’homme fut considérée comme la preuve ultime de son amour pour sa femme. “Aimer, c’est se sentir propriétaire de l’autre”(op. cit., p 27), fut une des mythologies amoureuses créée par et pour les hommes et quasi complètement assimilée par les femmes. Micheline Hermine décrit comment “les filles passent à l’état d’épouse comme un objet d’échange” (Hermine, 1997, p 177). Czyba parle de la transgression de “la sacro-sainte loi de la propriété” qui consiste à ‘prendre’ une femme à son ‘légitime’ propriétaire, conformément à la description de Beauvoir, qui parle de la femme “qui a toujours été intégrée en tant qu’esclave et vassale aux groupes familiaux qui dominent pères et frères” (Beauvoir, 1976, p 223).
Non seulement le mariage mais aussi l’image de la madone représente l’horreur d’être femme. L’idéologie de la propriété et du pouvoir a évidemment des conséquences pour la maternité et la conception que les femmes en ont. Czyba écrit comment les femmes “insatisfaites de leur propre sort, ne peuvent désirer avoir une fille dont l’existence serait, à leur avis, la replique de