La grande grève des mineurs britaniques
Il y a quinze ans, la Grande-Bretagne fut ébranlée par sa plus grandelutte de classe du siècle, une grève d’une telle ampleur et d’un tel enjeu que ses répercussions se font toujours sentir outre-Manche.
Il s’agit de la grève des mineurs, une grève qui a duré un an, qui a impliqué 150 000 grévistes, qui a mobilisé dans un élan de solidarité des millions de travailleurs - militants, syndicalistes ou travailleurs du rang - et qui a vu surgir de nouvelles structures d’organisation, d’action et de solidarité, tels que les comités de femmes de mineurs, les piquets volants ou encore les conseils d’action dans bon nombre de villes.
Et pourtant, malgré l’ampleur de la mobilisation, les mineurs ont été battus. La grève s’est soldée par la victoire écrasante du gouvernement et des patrons, avec comme conséquence la quasi-disparition des mines de charbon en Grande-Bretagne.
L’industrie qui, au début des années 80, employait 180 000travailleurs, en compte aujourd’hui à peine 12 000. Cette grève montre l’importance de l’organisation et de la solidarité et dévoile aussi le rôle des dirigeants syndicaux, notamment ceux qui se réclament de la gauche.
Ces leçons sont toujours d’actualité pour tous les travailleurs, en France comme en Grande-Bretagne.
Aux origines de la grève
Crise économique oblige, la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher s’est lancée dans une vague de restructurations néo-libérales. Dans une offensive sans précédant, toutes les dépenses étatiques sont visées, à commencer par celles qui concernent le secteur public.
Cette politique conduit, vers la fin des années 80, à la privatisation de pans entiers de l’économie britannique.
Dans un premier temps, Thatcher attaque - et bat - la sidérurgie. Ensuite, c’est le tour des mines de charbon et de la société étatique qui les exploite, le National Coal Board (NCB).
Afin de mener à bien cette politique réactionnaire, il faut mater la résistance