la grande dame du champagne
Elle est la «grande dame du champagne»: Barbe Clicquot, née Ponsardin, qui a donné son nom à une des plus illustres marques. Cette vie, Fabienne Moreau, qui connaît bien les archives de la maison Veuve Clicquot puisqu'elle en est l'historienne, la transforme en roman alerte, qui pétille comme les bulles de champagne. En 1805, Barbe a vingt-sept ans et vient de perdre son mari. Elle aurait pu passer la main mais non! Contre les pesanteurs sociales, elle décide de reprendre cette maison créée en 1772. Quelle aventure! Du métier, elle doit tout apprendre: la définition d'un terme, le fonctionnement d'une machine, la stratégie commerciale… En ces temps napoléoniens troublés, son souci est d'acheminer ses vins vers les quelques foyers de consommation accessibles. Avant que la clientèle ne coure vers elle, elle doit courir après la clientèle…
On garde de la «veuve Clicquot» un portrait un peu sévère de vieille dame peinte par Léon Cogniet retirée dans son château de Boursault: c'est une jeune femme que fait revivre Fabienne Moreau, pas seulement dotée d'un caractère bien trempé, mais aussi d'un cœur qui bat, d'un esprit qui rêve. Où on la voit correspondre avec un mystérieux chevalier de Courlande. La découverte récente de quarante-sept bouteilles dans une épave retrouvée en mer Baltique, au large de l'archipel d'Aland, a aussi inspiré l'historienne romancière.
Par-delà l'histoire romancée d'une des premières femmes d'affaires, c'est le roman du champagne qui nous est conté. En arrière-fond, nous devinons le cycle végétatif de la vigne, le travail des vignerons, les phases d'élaboration du vin. Et les méthodes que Barbe expérimente en secret pour rendre ses vins clairs comme de l'eau de roche. Ce que ce roman évoque aussi, c'est l'obsédante légèreté des plaisirs de la dégustation, le bonheur fugitif qui délie les langues au milieu des rigueurs de l'existence. Quand surviennent des difficultés d'acheminement, certains