La France et la République
Contrairement aux auteurs classiques qui s'orientaient vers une approche fantastique du récit comme Balzac 2,3, Maupassant, Goethe ou E.T.A. Hoffmann, les théoriciens du « réalisme fantastique » s'attachaient à démontrer l'influence du surréel sur le réel et non à l'illustrer par le biais de fictions. Dans leur ouvrage fondateur, Pauwels et Bergier soulignaient d'ailleurs que le terme « fantastique » devait être compris avec une autre définition : « On définit généralement le fantastique comme une violation des lois naturelles, comme l’apparition de l’impossible. Pour nous, ce n’est pas cela du tout. Le fantastique est une manifestation des lois naturelles, un effet du contact avec la réalité quand celle-ci est perçue directement et non pas filtrée par le voile du sommeil intellectuel, par les habitudes, les préjugés, les conformismes. »4
Les idées du réalisme fantastique sont inspirées pa
Le succès inattendu et rapide du Matin des magiciens5 incita ses auteurs à créer en mars 1961 une revue consacrée entièrement au réalisme fantastique : la revue Planète, qui dépassera les 100 000 exemplaires par numéro.
La publication de cette revue va créer l'environnement favorable à l'émergence d'un mouvement culturel regroupant d'autres auteurs et des artistes comme Pierre Clayette, Monasterio, Triffez, Jean Gourmelin et Claude Verlinde. D'autres peintres sont revendiqués par les tenants du réalisme fantastique, comme Carel Willink6 ou Escher7.
La revue Planète met par ailleurs en avant plusieurs artistes qu'elle assimile au mouvement du réalisme fantastique, comme Soulages, Pierre-Yves Trémois et Pierre Clayette ainsi que des photographes comme Édouard Boubat ou Lucien Clergue. En mai 1964, le peintre Mathieu publie dans la revue un article intitulé « Je vous rejoins ». En 1973, les éditions OPTA publient un livre d’art consacré aux peintres du réalisme fantastique8 et en 1980, Jean-Louis M. Monod fait paraître Du surréel au fantastique - 13 peintres