La force du discours de badinteer
La force du discours de Badinter
Robert BATINDER, ancien avocat devenu ministre de la justice sous François Mitterrand, est l’un des grands acteurs de l’histoire de la justice française. En effet, le 17 Septembre 1981, il présente et défend un projet de loi devant l’assemblée nationale visant à abolir la peine capitale, la peine de mort. Connu pour être un homme politique engagé, c’est par ce long plaidoyer abolitionniste qu’il parvint à ses fins. Le jour qui suivit son discours, l’abolition de la peine de mort fut votée. Ce châtiment a longtemps été un sujet controversé, comment Badinter a-t-il réussi à imposer sa thèse malgré tout ? Pour le savoir, nous étudierons la force de persuasion de son discours.
Dans sa plaidoirie, l’auteur cherche à entraîner l’adhésion des députés à sa thèse en faisant appel à leurs sentiments par divers procédés.
Tout d’abord, Badinter provoque et cherche à attirer toute l’attention de son auditoire. D’ailleurs, dès la ligne 2, la personnification et métonymie « une justice qui tue » choque les destinataires. Le terme « tuer » est inadapté et met donc en relief la contradiction : c’est la justice qui est coupable ? Il parle aussi de « justice d’élimination, d’angoisse et de mort », le registre polémique est alors frappant. D’ailleurs, la répétition « homme totalement responsable » ; « homme totalement coupable » sert à reprocher aux partisans de la peine de mort, d’être trop radicaux et de manquer de nuances. Ainsi, l’auteur s’en prend à la conscience des députés, étant donné que le terme « conscience » est évoqué à maintes reprises tout au long du texte. Il s’adresse directement à ses auditeurs par le pronom « vous ». Il implique la responsabilité de ceux-ci et met en valeur leur grandeur et importance dans les décisions à prendre. Cependant, le pronom « nous » et les l’adjectifs « nos » jouent un rôle de rassembleur. Car en plus de les inclure dans son discours, le ministre