Comte de sponville
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À quoi bon reprendre toujours les mêmes banalités sur le temps qui passe plus ou moins vite, selon qu’on jouit ou qu’on souffre, qu’on s’ennuie ou qu’on se divertit, sur le temps de la jeunesse et celui de la vieillesse, sur les intermittences du cœur et de l’âme, sur les langueurs ou les accélérations, tantôt voluptueuses, tantôt tragiques, de notre vie intérieure ? Que le malheur vient vite, et qu’il est lent quand il s’installe ! Oui. Mais la vie suffit à nous l’apprendre. Comme le bonheur se fait vif et léger, presque impalpable ! Comme l’avenir se fait attendre, comme le présent échappe, comme le passé, parfois, ne passe pas ! Sans doute. Mais qui l’ignore ? Ce savoir qui n’en est pas un et qui les précède tous, c’est ce qu’on appelle la conscience. Qu’elle soit temporelle de part en part, c’est une évidence, qu’il suffit de rappeler. Et que son temps propre n’a ni la régularité ni l’homogénéité de celui du monde ou des horloges. Aurions-nous autrement besoin d’horloges ? Y aurait-il autrement un monde ? Notre temps – le temps vécu, celui de la conscience et du cœur – est multiple, hétérogène inégal. C’est comme s’il ne cessait de se diffracter ou de se démultiplier en nous, selon qu’il se heurte ou non à nos désirs, selon qu’il les accompagne ou leur résiste, selon qu’il les use ou les exalte… […] Inutile de s’y attarder. La philosophie n’est pas là pour décrire, mais pour comprendre.
Je parlerai bien du temps de la conscience pourtant, si l’on entend par là que j’essaierai de penser le temps tel qu’une conscience peut l’appréhender. Comment autrement ? Mais la conscience qui m’intéresse, c’est surtout la conscience vraie, pour autant qu’elle puisse être, disons la conscience lucide ou