Ce travail a pour thème central la construction par l’homme de bâtiments toujours plus hauts. De tout temps, l’homme a en effet élevé des édifices, aussi bien pour s’abriter, rendre des cultes, produire ou stocker des biens. Avec l’apparition de l’agriculture, les sociétés humaines se sont progressivement sédentarisées, leur organisation s’est complexifiée, leur population a augmenté, formant des agglomérations puis de véritables villes, autour de pouvoirs politiques et religieux de plus en plus puissants. Manifester sa puissance, son prestige, son pouvoir, sa richesse ou la grandeur de sa spiritualité, s’est traduit par l’édification toujours plus audacieuse de structures architecturales devant les mettre en scène. Cette grandeur peut bien sûr s’inscrire dans l’étalement au sol, mais c’est surtout la hauteur des constructions qui peut marquer les esprits. C’est pourquoi j’ai fait le choix de me concentrer sur la question de la recherche de la hauteur dans l’architecture, en lien avec mon orientation vers le dessin en bâtiment.
Pourquoi cette quête de la démesure, de la hauteur ? On peut dire que cette quête fait partie de la nature de l’homme, puisqu’on la trouve dès le mythe de la Tour de Babel , présenté dans la Genèse : « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Chmunter, et ils y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre : Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. » Le nom même de « Babel » signifie « porte du ciel ».
En définitive, la tour, la construction de grande hauteur, tout bâtiment cherchant à atteindre le ciel, visent donc, quelle que soit leur fonction concrète, à ce que le pouvoir qui les