La fille du condamné du dernier jour d'un condamné.
Qu'il faille protéger la société, j'en suis convaincue, mais une condamnation à perpétuité ne suffirait-elle pas ? Je pense que la solidité de vos barreaux et la rigueur de vos geôliers garantiraient tout autant la sécurité de nos semblables.
Et la réhabilitation, la rédemption même, n'existeraient-elles pas ? Je ne parle pas du pardon qui peut sembler difficile à accorder dans certains cas par les pauvres humains que nous sommes, mais pourquoi ne pas envisager de mettre la vie de ces êtres au service de leurs semblables ? Une vie de service, un moyen de se racheter sur cette terre comme au-delà, une "deuxième chance" en fait, n'est-ce pas le moins que nous devrions accorder aux êtres imparfaits que nous sommes tous ?
Qu'est-ce qui nous dit que demain, vous, moi, votre voisine ou mon boulanger, par accident ou pris d'un accès de folie ne commettra pas l'irréparable ?
Mais d'ailleurs, qui vous certifie, Monsieur le Président, que vous ne l'avez pas déjà commis ? Etes vous donc omniscient pour être certain de ne jamais avoir commis la moindre erreur ? Chacun des criminels que vous avez envoyé à l'échafaud était-il bien certainement coupable de ce dont on les accusait ? Oh, certes, mon père a avoué, je l'ai lu dans son carnet, mais pour un coupable, combien d'innocents exécutés à tort ? L'erreur judiciaire existe, Monsieur le Président, et cela ne remet nullement en cause ni le système ni votre jugement, c'est un simple constat, l'homme est faillible.
Et d'ailleurs... L'était-il coupable ? L'enfermement, l'isolement, le