Actuellement on peut estimer à 1,5 millions (chiffre donné par la France) ou à 4 millions (chiffre donné par l’Algérie) le nombre des personnes algériennes ou d’origine algérienne en France. Il est extrêmement difficile de donner des chiffres car des Algériens ont pris la nationalité française, d’autres entrent dans le lot des clandestins, et il y a aussi constamment des arrivées régulières et des départs. Actuellement il y aurait en France autour de 700 000 Algériens – des personnes de nationalité algérienne. Actuellement encore cette immigration est loin d’être négligeable, même si elle a beaucoup diminué – elle est estimée à 30 à 40 000 par an. Très ancienne, elle est fortement liée à l’histoire franco-algérienne. Un aperçu de cette histoire est nécessaire pour en évaluer l’importance et l’actualité. On peut dire qu’elle voit se succéder deux époques nettement délimitées par la césure de la fin du troisième quart du XXe siècle : on verra en effet que la rupture ne se fait pas avec l’indépendance de l’Algérie comme on pourrait le penser mais en 1973-1974.
Les causes des migrations ne disparaissent pour la plupart pas avec l’indépendance. Et, en attendant que la révolution agraire et l’industrie industrialisant engagée par le régime Boumediene portent leurs fruits, les dirigeants de la nouvelle Algérie ne veulent pas se priver de la manne financière de l’émigration : cela explique que l’indépendance ne change pas grand-chose au mouvement migratoire, et la liberté de circulation demeure. Si ce n’est que arrivent, désormais en plus grand nombre, des familles et que l’Algérien perd son statut d’ « indigène » pour devenir un étranger. 1974 marque un tournant : c’est la fin de la seule immigration de travail. Une longue période se clôt.
Impact économique et budgétaire de l’immigration
D’après le premier rapport annuel de la Commission européenne sur la migration et l’intégration, il est difficile d’obtenir une estimation fiable de la contribution budgétaire nette