La fed à la délicate lisière entre soutien à la croissance et maîtrise de l’inflation
Par Benoît Menou -
Le premier FOMC présidé par Ben Bernanke devrait porter aujourd’hui le taux directeur à 4,75 %. Le discours sur la suite reste très attendu
La Réserve fédérale doit plus que jamais négocier outre-Atlantique le juste équilibre de garantie de la stabilité des prix tout en ne faisant pas obstacle à la croissance économique. La décision des sages gouverneurs réunis hier et aujourd'hui dans le cadre de la réunion de politique monétaire FOMC (Federal Open Market Committee) ne semble pas faire l'ombre d'un doute : le taux des Fed funds sera porté à 4,75 %, en augmentation de 25 points de base.
Le compte-rendu du dernier FOMC avait mis en exergue que "davantage de fermeté pourrait être nécessaire", gage que le cycle de hausse des taux n'était pas achevé.
Dès lors, ce sont bien les indications distillées sur l'avenir qui sont attendues, nombre d'intervenants s'attendant à une nouvelle étape de resserrement monétaire dès le prochain comité le 10 mai. Tout commentaire ce soir sera analysé comme un indicateur avancé de la direction qu'entend suivre la Fed pour assurer le respect de ses objectifs fondamentaux. Certes, la croissance américaine a enregistré un modeste gain annuel de 1,6 % au quatrième trimestre
2005, mais elle semble repartir de l'avant en ce début d'année 2006, accompagnée de pressions inflationnistes telles que rappelées à la mémoire de chacun par la dernière livraison du Livre beige de la Fed. "Avec des prix de l'énergie encore élevés et une croissance généralement en bonne santé, la Fed ne peut pas se permettre de se montrer sereine face aux risques d'inflation", insiste Stephen Gallagher de SG CIB à New York, cité par l'AFP.
Mouton noir dans cet environnement, le marché immobilier américain inspire quelques doutes, plaidant pour un statu quo monétaire : en février, le nombre de maisons neuves vendues a enregistré un repli de 10,5 %.