La fable et la vérité
La Fable et la Vérité, fable tirée du recueil Fables, a été écrite par Florian, fabuliste du XVIIIème siècle. Comme nombre de ses homologues, Florian a cherché dans ses fables à instruire en distrayant, concept qu’il met en place dans La Fable et la Vérité. L’étude de ce texte montrera dans une première partie comment l’auteur réussit à faire un récit animé et plaisant, et dans une seconde partie comment il propose en même temps une réflexion morale.
Dans La Fable et la Vérité, Florian fait un récit plaisant. Nous allons maintenant étudier comment le contraste entre les personnages contribue à cela.
Pour commencer, le choix des personnages fait par Florian est assez inhabituel, et attire la curiosité du lecteur. En effet, les deux personnages en présence sont la Fable, allégorie de la fiction, et la Vérité, allégorie de la morale, de l’enseignement. Cette dernière fait son apparition dès le premier vers : « La Vérité toute nue ». Sa condition est immédiatement établie, et est renforcée par l’absence de verbe dans le vers. Cette apparence d’une femme nue est choquante, difficile à accepter, car elle ne fait pas partie de l’éthique occidentale, et de la pudeur impliquée par celle-ci. Cet aspect choquant rend la Vérité repoussante : « Jeunes et vieux fuyaient sa vue », au vers 4.
Cette apparence est en totale opposition avec celle de la Fable, décrite comme « richement vêtue », au vers 8. Cette beauté vestimentaire symbolise l’élégance narrative, en opposition avec la sécheresse de la vérité.
Cette opposition entre les deux personnages est également rendue par le dialogue. En effet, lorsque la Fable prend la parole, elle utilise des phrases exclamatives : « Eh ! Vous voilà ! ». Cela rend la prise de parole dynamique, et fait paraitre le ton enjoué. Au contraire, les phrases de la Vérité sont principalement déclaratives. Nous pouvons de plus relever des allitérations en « v », qui est une fricative sonore, et qui transcrit la