La déclaration universelle
2Nous montrerons que la textualité de la DUDH, à condition de la considérer dynamiquement, intéresse tant son statut public que la portée universelle de sa question, celle de l’« humanité ». Cette perspective suppose que le texte peut être saisi en tant que relation communicative dans un cadre rhétorique, ce qui ne va pas de soi. Voici un texte dans lequel une autorité institue des normes de droit pour tous les hommes et parle seule en leur nom : à quelles conditions peut-il être considéré comme « dialogique », au sens fort d’une communication publique virtuelle et pas seulement d’une polyphonie de l’énonciation ? L’on se demandera aussi à quel égard la DUDH peut relever du champ de la rhétorique. Car il n’est pas évident de considérer comme argumentatif un texte composé de déclarations de principe postulées à titre catégorique (indiscutable), précédant l’énumération de droits qu’elles fondent sans à proprement parler les justifier.
3Mais la DUDH ne se contente pas de traiter de l’homme comme sujet de droit : elle s’adresse également à un public en droit élargi aux dimensions d’une