La dimension collective de la liberté
A) L'instauration de la liberté civile suppose non pas une limitation de la liberté naturelle, mais son abandon pur et simple. (Rousseau)
1. Sur le plan politique, la liberté ne peut-être que collective. C'est un peuple tout entier qui est libre ou qui ne l'est pas.
-> exemple : libération de la France à l'issue de la seconde guerre mondiale, ou accès à l'indépendance d'un peuple colonisé.
2. Dans la sphère privée, c'est une relation qui est libre ou qui ne l'est pas. L'un des membres du couple ne peut-être libre si l'autre ne l'est pas également. La liberté ne peut consister à asservir autrui.
B) Les libertés, loin de se combattre, s'appellent et s'éveillent mutuellement. (Lévinas)
1. La liberté ne peut-être conçue de façon quantitative.
-> Elle ne se "partage" pas, comme les parts d'un gâteau ou les parcelles d'un terrain entre les différents héritiers. On ne peut lui appliquer la formule : "Plus l'un sera libre, moins l'autre le sera".
2. Tout au contraire, la liberté est partagée par les différents individus.
-> Plus l'autre prend de liberté à mon égard, plus il m'ouvre un espace de liberté en retour.
3. Ma liberté et celle de l'autre ne peuvent se soustraire, mais plutôt se conjuguer et s'éveiller mutuellement.
-> Rencontrer un homme libre (Gandhi, Jésus, etc.) n'est pas une menace pour ma liberté, mais, au contraire, comme une invitation à vivre moi même en homme libre.
Conclusion
La phrase repose sur la confusion entre liberté d'une part, et possession, pouvoir ou domination de l'autre. C'est dans le rapport de forces que plus l'un prend l'ascendant, plus l'autre subit sa férule. Le tyran n'est pas libre tant que le peuple ne l'est pas. Sa conduite lui est dictée par sa position de tyran. La liberté ne peut consister à asservir autrui. Celui qui veut dominer autrui est lui-même esclave de son besoin de domination, besoin qui s'ancre sans doute lui-même dans une peur de l'autre, qu'on veut dominer