La chimie peut être définie (Larousse) comme : « La science qui étudie la constitution atomique et moléculaire des corps aussi bien que leur interaction. » Son objectif est donc double : se préoccuper de la détermination de la composition et de la structure des espèces chimiques et interpréter et prévoir les réactions chimiques pouvant se produire entre ces espèces.

Des difficultés dans le registre macroscopique. La première difficulté concerne la définition de l’individu chimique. Qu’est-ce qui le caractérise ? De quoi est-il constitué ? Pour répondre à ces questions on va devoir recourir à l’expérience. Mais, comme le fait remarquer Bachelard : « L’attribut vraiment chimique n’apparaît pas dans l’expérience immédiate. Il faut donc commencer par le dégager », et pour cela « Il faut dépouiller les qualités immédiates pour atteindre les qualités cachées ». De plus, la capacité à lire correctement le fait expérimental en chimie repose sur ce que Venel ( ) va jusqu’à appeler : « un pressentiment expérimental, sur les indices d’expériences vagues ou de tâtonnement, mais jamais fournis immédiatement par ce dernier secours ». Autrement dit, « il faut avoir de l’expérience au sujet de l’expérience ».

Pour illustrer les citations ci-dessus, prenons l’exemple de la réaction de combustion de l’alcool dans l’air, réaction qui appartient au champ empirique de référence de la classe de troisième relatif à la transformation chimique.
L’expérience montre que si l’on approche du charbon de bois allumé à la surface, il se produit une combustion caractérisée par une flamme, alors que si l’on plonge très rapidement le charbon dans le fond du récipient rempli d’alcool, il s’éteint de suite sans communiquer aucune flamme à l’alcool.
Là ou le chimiste verra que cette différence de comportement est propre à illustrer que l’oxygène de l’air est indispensable à la combustion (puisque l’alcool ne brûle qu’au contact avec l’air), le novice aura tendance à y voir la preuve