La croissance économique sur une longue période
D'un point de vue quantitatif, le travail le plus exhaustif a ce jour est sans aucun doute celui realise pour l'OCDE par Angus Maddison et ses equipes de par le monde. Maddison (2001) dresse un tableau de l'evolution de la population et du revenu agrege sur tres longue periode, remontant parfois dans l'Antiquite jusqu'au debut de notre ere. Jusqu'en 1820, ces informations sont bien s^ur tres souvent parcellaires ; elles s'appuient en general sur des donnees de nature scale 1
, et les methodes retenues sont quelques fois plus qu'hasardeuses 2 de sorte que la donnee quantitative constitue en fait une sorte de petit mirage ! Mais a partir de 1820, annee qui marque l'entree dans ce que Maddison (2001) appelle la ✓ periode capitaliste ✔, les donnees sont semble-t-il plus ables, m^eme s'il faudra attendre le debut du XXeme siecle pour que de veritables comptabilites nationales commencent a ^etre mises en place. Si l'on s'accorde maintenant pour reconna^tre que c'est sans doute seule- ment a partir du debut du XIXeme siecle que la croissance devient reelle- ment plus forte et a ressembler a ce que nous connaissons, il est evidemment dicile de s'accorder sur ce qui s'est le passe plus lointain. Deux theories principales se font concurrence. D'une part, il y a la vue defendue d'abord par Arnold Toynbee selon laquelle le produit par t^ete aurait partout stagne avant 1820, voire peut-^etre legerement regresse, du fait de l'existence d'une trappe malthusienne dans laquelle toute hausse du produit aurait ete integra- lement rattrapee par une hausse de la population qui ramene le produit par t^ete au seuil de subsistance. Ce point de vue, qui a ete privilegie par l'Ecole des annales, a eu un echo particulier en France. Ainsi, Fernand Braudel a d'abord penche en faveur d'une stagnation du produit par t^ete en France de
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