La crise dans la zone euro
Depuis les travaux de Robert Mundell dans les années 1950, pour la théorie économique, des pays n'ont intérêt à avoir une monnaie commune que si[1] :
* ils sont intégrés économiquement ; * leurs économies ne réagissent pas trop différemment aux chocs économiques ; * il existe des mécanismes aptes à remédier aux divergences existantes ou pouvant apparaître.
Parmi ces mécanismes, Jean Pisani-Ferry[1] cite « [les] migrations en réponse à des écarts de salaire, [les] mouvements de capitaux en cas d'écarts de rendement, ou simplement [la] flexibilité interne du système de prix en réponse aux variations de la demande ». Lorsque la monnaie unique sera créée, les décideurs savent que, si les asymétries entre pays européens ne sont pas plus grandes qu'entre États américains, les pays du cœur de l'Europe (Allemagne, France, et quelques autres) présentent des divergences malgré tout moins marquées que celles qu'on peut trouver avec les pays de la périphérie. Ils savent aussi que les mécanismes d'ajustement sont faibles.
Par ailleurs, Paul Krugman souligne alors que l'intégration par le regroupement des industries dans les mêmes régions économiques va avoir tendance à creuser les divergences plus qu'à les combler[2].
Pour Jean Pisani-Ferry, les