La circe magicienne
Mais quand l'aurore aux cheveux bouclés amena le troisième jour, prenant ma lance et mon épée aigüe, je grimpai sur une hauteur d'où je pourrai voir les travaux des mortels, entendre des voix. Du haut du rocher, je vis monter de la terre aux chemins ouverts, à travers une forêt de chênes, la fumée du palais de Circé (...) Je divisai mes compagnons guêtrés en deux troupes et donnai un chef à chacune: je commandait l'une, Euryloque pareil aux dieux, commanda l'autre. On jeta les sorts dans un casque de bronze ; ce fut celui du généreux Euryloque qui sortit. Il partit aussitôt escorté de vingt-deux hommes (...). Effrayés mes compagnons s'arrêtèrent devant la porte de la déesse aux cheveux bouclés. Ils l'entendaient chanter à belle voix: elle tissait une longue toile. Politès, le plus sage de mes compagnons, celui que je préférais, parla le premier:
"Amis, quelqu'un tisse ici une longue toile et chante à belle voix. Est-ce une déesse ou une mortelle? Crions pour voir!" Il dit et tous crièrent et appelèrent; Circé sortit aussitôt, ouvrit les portes étincelantes et les invita. Tous, dans leur inconscience, la suivirent. Seul Euryloque resta: il soupçonnait un piége (...) (Circé, alors change les compagnons d'Ulysse en cochons, seul Euryloque lui a échappé et va prévenir Ulysse). Je jetai sur mes épaules mon grand glaive de bronze à clous d'argent et par-dessus mon arc et je quittais aussitôt le navire et la mer. Comme j'avais traversé la vallée sacrée et que j'arrivais à la haute demeure de Circé l'empoisonneuse, Hermès à la baguette d'or vint vers moi, sous l'aspect d'un jeune homme en sa