La cicatrice
Les premiers colons débarquent au nord de la côte caraïbe et fondent la ville de Saint-Pierre en 1635. Alors que marins et flibustiers des nations européennes s'affrontent dans la Mer des Antilles pour le contrôle des routes commerciales vers le nouveau monde, ils songent à leur défense. Ouvert à tous vents, le site de Saint-Pierre se révèle difficile à protéger et peu sûr pour les navires au mouillage. Du Parquet, futur gouverneur de l'île, part à la recherche d'un nouvel emplacement. L'intérêt stratégique de la baie de Fort de France, vaste et bien protégée, ne lui échappe pas. ici, les bateaux seront à l'abri.
mais inhospitalier
En 1638 un fortin est érigé sur la rive. Un petit bourg s'agglomère lentement sous ses remparts, freiné dans son expansion par la nature marécageuse du site, inhospitalière et propice aux fièvres
"Victoire du Rhum" et Louis XIV
Attaqué en 1674 par les troupes hollandaises de Ruyter, le fortin résiste. Cette "Victoire du Rhum" encourage le roi Louis XIV à faire édifier un vrai fort.
Assainissement et fortification
Le marquis de Bass, premier gouverneur général des Antilles décide alors, de créer une ville auprès du "Fort-Royal". Le comte de Blénac est chargé de dessiner le plan de la cité et d'achever les travaux de fortification. La ville se développe et gagne progressivement sur la mangrove.
Capitale politique et militaire
Dès 1681, Fort-Royal se voit élevé au rang de chef-lieu de la Martinique et des Antilles Françaises, au détriment de Saint-Pierre. La ville joue désormais le rôle de capitale administrative, militaire et politique
Un essor entravé par la concurrence du port de Saint-Pierre
Pourtant, le poumon économique de l'île reste Saint-Pierre, dont le port de plus en plus actif concentre l'essentiel des échanges vers l'extérieur. Fort-Royal a beau s'agrandir et s'assainir, après l'assèchement de ses marécages, la ville ne compte en 1750 que 4000 habitants, contre 15000 à Saint-Pierre.