La chambre des officiers
2La chambre des officiers, adaptation du roman éponyme de Marc Dugain, raconte l’histoire d’Adrien, une des « gueules cassées » de la première guerre mondiale. Ne comprenant d’abord la répulsion qu’il provoque que par le regard des autres dans une chambre où les miroirs ont été retirés, les souffrances physiques d’Adrien dues aux blessures se doublent de la détresse morale d’être désormais – pour lui, pour les autres – un monstre. Entouré d’autres officiers, il organise sa vie, entre les opérations nombreuses qui tentent de lui redonner un visage et une voix et l’amitié qu’il tisse avec un aristocrate breton, un aviateur juif et une infirmière, défigurée lors d’une opération sur le front. La guerre s’impose à lui par fragments : un ami d’enfance tué, la chambre des officiers qui se remplit, comme les chambres des étages inférieurs, bondées de simples soldats devenus même à ses yeux qui se font à l’horreur, des créatures de cauchemar.
3On se souvient parmi les plus récents films sur la guerre de La vie et rien d’autre où Philippe Noiret cherchait à mettre un nom sur des dizaines de milliers de disparus dans des paysages encore marqués par la violence du conflit deux ans après l’arrêt des combats. C’est également à l’identification d’un homme que procède François Dupeyron à travers le parcours psychologique du lieutenant Fournier qui doit s’habituer à la nouvelle identité que la guerre lui a donnée mais aussi accepter le regard des autres sur la destruction de ce qui contribue le plus à l’identité d’un être humain : le visage. Il faut alors affronter la