La bulle unam sanctam
La Bulle Unam Sanctam est une bulle pontificale de Boniface VIII sur l’unité de l’Eglise donnée le 18 novembre 1302.
Le terme de bulle pontificale tire son origine de la Grèce antique où l’usage de la bulle de métal était diffusé par un processus d’imitation qui faisait concurrence au sceau de cire. A partir de Moyen-âge, la bulle désigne l’acte pontifical écrit et scellé d’un sceau rond en plomb. A l’avers sont gravées les têtes de Saint Pierre et Saint Paul et au revers, le nom du pape régnant. La bulle pontificale est un texte normatif traitant du gouvernement de l’Eglise.
Le Pape Boniface VIII, Benedetto Caetani (1235-1303) est l’un des meilleurs canonistes de son temps et le dernier partisan de l’augustinisme politique, c’est-à-dire de la théorie pontificale. Il obtient le chapeau de cardinal en 1281 et sera élu pape le 24 décembre 1294. Politiquement, il s’affronte au roi français Philippe le Bel quand celui-ci prétend imposer une décime, un impôt perçu par le roi de France sur le clergé, sans l’accord du pape. Boniface VIII défendra durant sa papauté la théorie de la supériorité du pape dans toutes les affaires de l’Eglise et du monde. Ainsi, la bulle se présente comme un exposé des principes qui règlent les rapports entre le pouvoir spirituel de l’Eglise et les pouvoirs temporels.
La bulle fut écrite au moment d’un dur conflit entre le pape et la royauté, né au XIIIème siècle avec l’avènement de deux théories antagonistes. La première, celle des Grégoriens, affirme la supériorité du pape sur le fondement de la théorie de la théocratie pontificale. La deuxième, défendue par les légistes du roi, soutient l’ancienne idée que « le roi est empereur en son royaume ».
L’enjeu se complique quand Philippe le Bel devient roi en 1285. Le fils de Philippe III réagit contre l’empiètement du pouvoir spirituel sur la souveraineté royale. En effet, le souci des âmes et du strict respect des règles du droit canonique poussent les juges ecclésiastiques