La beauté
En effet, il est confus puisqu’il est basculé à la fois dans des désirs de vie et de mort. Ce déchirement est inséré dans le poème par des antithèses qui démontre qu’il ressent les deux sentiments simultanément : « Je vis, je meurs; je me brûle et me noie. / J’ai chaud extrême en endurant froidure : / La vie m’est et trop molle et trop dure. / J’ai grands ennuis entremêlés de joie. » Dans ce passage, il y a une antithèse qui, habituellement, devraient entraîner une contradiction entre les deux termes. Toutefois, on peut remarquer que le sujet vie les deux émotions au même moment. D’ailleurs, plus les vers avancent, plus les états commencent à se confondre et à devenir moins intenses. Certains procédés stylistiques sont insérés afin de démontrer l’intensité de ces sentiments. L’antithèse dans les premiers vers associe la vie à la chaleur et la brûlure, et la mort à la noyade et la froidure. Puis, dans une métaphore, le sujet semble se comparer à un végétal puisqu’il passe d’une sensation de mollesse représentant la vie par une feuille molle et vivante, ainsi que la dureté représentant la mort par une feuille sèche et fanée. Donc, tous ces éléments sont reliés entre eux d’où le déséquilibre du sujet.
D’autre part, si le sujet est instable c’est parce qu’il prend plaisir à souffrir. Cette satisfaction de souffrance est démontrée par plusieurs termes représentatifs dans quatre vers précis du poème : « Tout à coup je ris et je larmoie, / Et en plaisir maint grief tourment j’endure : / Mon bien s’en va, et à jamais il dure : / Tout en un coup, je sèche et je verdoie. » Vivre de nombreuses douleurs en restant passionné démontre qu’il y a un paradoxe entre le plaisir et la souffrance. Le sujet exprime sa joie à vivre de la douleur, ce qui est normalement